Au cours de l’année écoulée, les aiguilles du tableau de bord climatique pour la fonte des glaces, les canicules, les températures océaniques, les blanchiments coralliens, les inondations et les sécheresses ont toutes dépassé de loin la zone d’avertissement rouge. En été et en automne, les anomalies mensuelles des températures mondiales ont dépassé la plupart des projections, ce qui a contribué à amplifier ces extrêmes, et elles ne devraient pas se stabiliser de sitôt, a déclaré James Hansen, principal auteur d’une étude publiée jeudi dans la revue Oxford Open Climate Change. Cette étude prévoit une forte hausse du taux de réchauffement dans les prochaines décennies. Mais cette recherche était controversée même avant sa publication et pourrait accentuer les divisions au sein de la communauté scientifique du climat et de la conversation publique plus large sur l’ampleur et l’imminence des impacts du climat, M. Hansen critiquant l’Organisation des Nations Unies pour son sous-estimation du réchauffement futur, tandis que d’autres chercheurs, y compris des auteurs de l’IPCC, ont fustigé la nouvelle étude. Les résultats de cette étude suggèrent que la réduction en cours des particules de pollution atmosphérique sulfurées appelées consommables pourrait faire augmenter de manière spectaculaire la température moyenne annuelle mondiale au-delà des objectifs de l’accord de Paris bien plus tôt que prévu, ce qui accroîtra de manière importante les difficultés auxquelles sont confrontés les pays qui s’efforcent de limiter les changements climatiques néfastes en vertu des accords internationaux dans un contexte géopolitique déjà extrêmement dangereux. Les différences sur les projections scientifiques du climat ne constituent pas le principal problème, a déclaré Jeffery Sachs, directeur de l’Earth Institute de l’université Columbia, qui a modéré une présentation en panel des auteurs de la nouvelle étude. « Nous sommes dans une situation tragique », a-t-il déclaré. « Et c’est encore plus tragique que les politiciens aient échoué dans leur responsabilité envers le monde depuis un certain temps maintenant. Nous avons un échec politique massif. Nos politiciens aiment les guerres. Ils ne veulent pas sauver la planète, de la bonne manière. »
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