‘La numérisation bat la déforestation’

Si vous avez déjà pris des pâtisseries au petit-déjeuner, bu du lait de soja, utilisé des savons à la maison ou construit vous-même un joli meuble en kit, vous avez peut-être contribué à la déforestation et au changement climatique. Chaque article a un prix, mais le coût ne se ressent pas seulement dans nos poches. Caché dans ce prix se trouve une chaîne de production complexe, englobant des relations économiques, sociales et environnementales qui soutiennent les moyens de subsistance et contribuent malheureusement à la destruction des habitats, à la déforestation et au réchauffement de notre planète. Environ 4 milliards d’hectares de forêt dans le monde agissent comme un puits de carbone, qui au cours des deux dernières décennies a absorbé chaque année un net de 7,6 milliards de tonnes métriques de CO2. Cela équivaut à 1,5 fois les émissions annuelles des États-Unis. À l’inverse, une forêt défrichée devient une source de carbone. De nombreux facteurs conduisent à la déforestation, mais la cause première est économique. Les agriculteurs abattent la forêt pour étendre leurs exploitations, soutenir le pâturage du bétail, exploiter le bois, extraire des minéraux et construire des infrastructures telles que des routes. Tant que cette pression économique persistera, le défrichement pourra continuer. En revanche, d’ici 2024, nous verrons un grand élan dans les efforts mondiaux de lutte contre la déforestation. La nouvelle législation de l’UE rendra illégal de vendre ou d’exporter une gamme de produits si ceux-ci ont été produits sur des terres déboisées. Les vendeurs devront identifier précisément l’origine de leur produit, jusqu’à la géolocalisation de la parcelle. Les sanctions sont sévères, comprenant des interdictions et des amendes pouvant atteindre 4 % du chiffre d’affaires annuel de l’entreprise dans toute l’UE. En conséquence, l’industrie s’est opposée avec force, arguant que les coûts sont trop élevés ou que les exigences sont trop lourdes. Comme beaucoup de cadres mondiaux, cette initiative est menée par l’UE, avec d’autres pays destinés à suivre, à mesure que l’effet dit de Bruxelles pousse de plus en plus de juridictions à adopter ses méthodes.

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