Le mardi, la start-up d’informatique quantique Quera a présenté une feuille de route qui permettra de corriger les erreurs en informatique quantique en seulement deux ans, et de réaliser des calculs utiles d’ici 2026, bien avant la date prévue par IBM. Normalement, ce genre de chose devrait être considéré comme du battage médiatique. Sauf que l’entreprise est Quera, une spin-off du laboratoire de l’université de Harvard qui a démontré la capacité à identifier et à gérer les erreurs à l’aide d’un matériel similaire à celui que Quera est en train de construire. Autre élément notable : Quera utilise le même type de qubit que la start-up concurrente Atom Computing, qui a déjà atteint plus de 1 000 qubits. Ainsi, bien que cette annonce doive être considérée avec prudence – plusieurs entreprises ont promis une évolution rapide pour finalement ne pas tenir leurs promesses – il y a aussi des raisons de la prendre au sérieux. Les qubits actuels, quel que soit leur design, sont sujets aux erreurs lors des mesures, des opérations, voire simplement lorsqu’ils restent inactifs. Bien qu’il soit possible d’améliorer ces taux d’erreur pour réaliser des calculs simples, la plupart des experts du domaine sont sceptiques quant à la possibilité de les réduire suffisamment pour effectuer des calculs complexes comme le promet l’informatique quantique. Le consensus semble être que, en dehors de quelques cas particuliers, il faudra des qubits corrigés d’erreurs pour effectuer des calculs utiles. Les qubits corrigés d’erreurs répartissent les bits d’information quantique sur plusieurs qubits matériels et les connectent à d’autres qubits supplémentaires pour permettre l’identification et la correction des erreurs. En conséquence, ces « qubits logiques » peuvent nécessiter une douzaine, voire plus, de qubits matériels pour fonctionner suffisamment bien pour être utiles. Pour cela, il faut créer un matériel avec des milliers, voire des dizaines de milliers, de qubits, chacun ayant un taux d’erreur suffisamment faible pour nous permettre de détecter et de corriger les erreurs avant qu’elles n’altèrent les calculs. IBM et plusieurs de ses concurrents utilisent des dispositifs électroniques appelés transmons comme leurs qubits matériels. Les transmons sont relativement simples à contrôler et leur qualité s’améliore itérativement à mesure que les entreprises acquièrent de l’expérience dans la fabrication de ces dispositifs. Mais ils nécessitent un câblage encombrant pour le contrôle et sont suffisamment volumineux pour qu’un processeur quantique utile nécessite l’intégration de plusieurs puces contenant des transmons.
« Les livres de Penguin Random House disent maintenant explicitement ‘non’ à la formation IA »
‘Écrit par Emma Roth, dont le portfolio couvre aussi bien les percées technologiques grand public, les dynamiques de l’industrie du