‘Jacques Vallée ne sait toujours pas ce que sont les OVNI’

Sur une nappe de restaurant blanche à San Francisco, sous l’éclairage d’un plafond en verre coloré représentant des couronnes de lauriers, des fleurs de lys et un navire, reposait une pièce de métal de la taille d’une échalote. Autour de celle-ci, trois hommes déjeunaient un jour de l’été 2018. Jacques Vallée, un scientifique de l’information français, expliquait à Max Platzer, rédacteur en chef d’un prestigieux journal d’aéronautique, comment il avait récupéré ce métal. L’histoire remontait il y a plus de quatre décennies, dit-il sereinement, à un épisode inexpliqué à Council Bluffs, Iowa. Un samedi soir froid de la fin de l’année 1977, les pompiers et la police avaient répondu à des appels concernant un objet rond, rougeâtre, avec des lumières clignotantes qui planait au-dessus des cimes des arbres dans un parc public, puis avait déversé une masse lumineuse sur le sol. Lorsque les enquêteurs sont arrivés sur les lieux, ils ont découvert une flaque de métal de 4 par 6 pieds, fondue comme de la lave, qui a enflammé l’herbe avoisinante avant de refroidir. Au total, 11 personnes issues de quatre groupes distincts ont donné des récits similaires de l’incident. Un morceau de cette flaque se trouvait maintenant à quelques centimètres de l’assiette de Platzer. Le mystère, expliqua Vallée, résidait dans l’origine du matériau. Les analyses métallurgiques de l’époque ont montré qu’il se composait principalement de fer, avec des traces de carbone, de titane et d’autres éléments – fondamentalement, d’un alliage d’acier qui ressemblait à de la fonte. Ça ne pouvait pas être un débris de satellite ou un équipement tombé d’un avion, souligna Vallée ; ceux-ci n’auraient pas été assez chauds pour fondre et ils auraient laissé une cavité dans le sol. Il ne pouvait pas non plus s’agir d’une météorite, pour les mêmes raisons, et de toute façon il n’y avait pas assez de nickel pour en être une. Était-il possible qu’un farceur ait versé le métal à cet endroit ? Peu probable, affirma Vallée. Cela aurait nécessité un four industriel, ainsi qu’un moyen de transporter le matériau fondu. Les recherches auprès des entreprises locales de métallurgie n’avaient rien donné. Le thermite était une possibilité ; il brûle suffisamment chaud pour fondre de l’acier et ne laisserait pas de cavité. Mais pour obtenir le matériau à l’aspect de fonte que Platzer voyait devant lui, le coupable aurait dû asperger la flaque d’eau, et cette eau aurait gelé, alors qu’il n’y avait pas de glace sur les lieux. Vallée estimait que le métal méritait d’être examiné avec les dernières technologies. C’est là que le troisième homme à la table intervint.

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