Les Humains urbains ont perdu une grande partie de leur capacité à digérer les plantes.

La cellulose est le composant principal des parois cellulaires des plantes, ce qui en fait le polymère le plus commun sur Terre. Elle est responsable des propriétés de matériaux tels que le bois et le coton, et constitue le composant principal des fibres alimentaires, il est donc difficile de surestimer son importance pour l’humanité. Compte tenu de son omniprésence et du fait qu’elle est composée d’une multitude de molécules de sucre liées entre elles, sa résistance la rend très difficile à utiliser comme source alimentaire. Les animaux capables d’extraire des calories importantes de la cellulose le font généralement grâce à des voies digestives spécialisées qui abritent des bactéries symbiotiques, pensez aux estomacs supplémentaires des vaches et d’autres ruminants. De manière incroyable, les humains hébergent également des bactéries capables de dégrader la cellulose, ce qui n’a été confirmé qu’en 2003 (bien après la fin de mes études). Une nouvelle étude indique maintenant que nous hébergeons un mélange de bactéries dégradant la cellulose, certaines via notre ascendance primate, d’autres grâce à notre domestication d’herbivores tels que les vaches. Cependant, la vie urbaine a provoqué une diminution importante du nombre de ces bactéries. Si des bactéries dégradant la cellulose qui s’installent chez les humains ont été découvertes en 2003, seule une seule espèce de ce groupe a été identifiée depuis. Le travail ici, réalisé par une grande collaboration internationale, visait à obtenir une image plus complète de ce qui vit dans nos intestins. Pour ce faire, des échantillons de matières fécales d’humains et de ruminants ont été obtenus. Ces échantillons ont été utilisés pour extraire l’ADN des bactéries qui y vivent, qui ont ensuite été utilisées pour le séquençage de l’ADN. L’analyse informatique de l’ADN est suffisamment avancée pour permettre d’assembler les génomes des espèces individuelles à partir du mélange de toutes les séquences obtenues à partir d’une population aléatoire d’espèces. Ces génomes ont ensuite été comparés à ceux des bactéries connues pour digérer la cellulose afin d’identifier celles possédant des collections de gènes similaires. (Les décomposeurs de cellulose ont tendance à construire de grandes structures protéiques permettant aux enzymes de digestion spécialisées de se regrouper, et les chercheurs ont recherché des gènes présentant des caractéristiques favorisant ce type de regroupement.)

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