« Le moment d’adopter une approche nouvelle de l’architecture informatique ? »

Article commandité Lisez cette entrevue du Register pour découvrir ce que le professeur Onur Mutlu de l’ETH Zürich pense de l’architecture informatique que nous devrions déployer pour répondre aux exigences de la prochaine génération.
Le Register : Si nous examinons la façon dont l’architecture informatique fonctionne aujourd’hui, quels sont les défis et les lacunes de ce modèle ?
Professeur Onur Mutlu : Il y a des problèmes majeurs avec la façon dont nous concevons les systèmes informatiques aujourd’hui. L’un des plus grands est que bien que les ensembles de données augmentent et que nous essayions de réaliser des choses plus sophistiquées avec eux, les composants qui effectuent les calculs réels sont une fraction très faible du système. Si vous prenez un nœud typique, plus de 98 % de ce nœud est dédié au stockage, au contrôle et au déplacement des données, tandis que les processeurs qui opèrent sur ces données en constituent une très petite partie. La façon dont nous concevons nos systèmes est très centrée sur le processeur. Le processeur est roi et tout doit se déplacer vers lui pour pouvoir effectuer le calcul. Le système de stockage, le système de mémoire et les interconnexions ne sont pas des composants actifs travaillant de manière productive sur ce calcul. Lorsque vous déplacez continuellement des données entre le processeur et la mémoire ou les sous-systèmes de stockage, cela représente un goulot d’étranglement majeur.
Register : Comment cela s’articule-t-il avec l’ère des applications de données volumineuses ?
OM : Il est de plus en plus courant que nous ayons de nombreux téraoctets de données à stocker provenant d’applications telles que l’apprentissage machine et la génomique. Nous avons réalisé une étude avec Google où nous avons examiné de grands modèles d’apprentissage machine utilisant des accélérateurs d’apprentissage machine, et nous avons constaté que plus de 90 % de l’énergie totale du système était en fait dépensée pour accéder à la mémoire. Cela pose à la fois des problèmes d’énergie et de performance. La plupart du potentiel de votre matériel informatique est gaspillé, ce qui pose également des problèmes de durabilité. Tout ce matériel de traitement qui n’est utilisé que pour stocker des données se traduit par beaucoup de carbone gaspillé.

Share the Post: