Un jour de mars 2023, Arati Prabhakar a apporté un ordinateur portable dans le Bureau ovale et a montré l’avenir à Joe Biden. Six mois plus tard, le président a publié un ordre exécutif général qui a établi une orientation réglementaire pour l’IA. Tout cela s’est produit parce que ChatGPT avait stupéfié le monde. En un instant, il est devenu très, très évident que les États-Unis devaient accélérer leurs efforts pour réglementer l’industrie de l’IA et adopter des politiques pour en tirer parti. Alors que les avantages potentiels étaient illimités (service client de la sécurité sociale qui fonctionne !), les inconvénients potentiels l’étaient aussi, comme les inondations de désinformation ou même, selon certains, l’extinction humaine. Quelqu’un devait démontrer cela au président. La tâche est revenue à Prabhakar, car elle est la directrice du Bureau de la politique scientifique et technologique de la Maison Blanche et elle a le statut de membre du cabinet en tant que principale conseillère scientifique et technologique du président ; elle avait déjà méthodiquement éduqué les hauts fonctionnaires sur le pouvoir transformateur de l’IA. Mais elle a aussi l’expérience et l’habileté bureaucratique pour avoir un impact avec la personne la plus puissante au monde. Née en Inde et élevée au Texas, Prabhakar détient un doctorat en physique appliquée du Caltech et a dirigé précédemment deux agences américaines : l’Institut national des normes et de la technologie et l’Agence des projets de recherche avancée du département de la Défense. Elle a également passé 15 ans dans la Silicon Valley en tant que capital-risqueur, notamment en tant que présidente d’Interval Research, l’incubateur technologique légendaire de Paul Allen, et a occupé des postes de vice-présidente ou de directrice de la technologie dans plusieurs entreprises. Prabhakar a pris ses fonctions actuelles en octobre 2022 – juste à temps pour que l’IA domine l’agenda – et a contribué à faire adopter cet ordre exécutif de 20 000 mots, qui prescrit des normes de sécurité, favorise l’innovation, promeut l’IA dans le gouvernement et l’éducation, et essaie même d’atténuer les pertes d’emplois. Elle a remplacé le biologiste Eric Lander, qui avait démissionné après qu’une enquête a conclu qu’il dirigeait un environnement de travail toxique. Prabhakar est la première personne de couleur et la première femme à être nommée directrice du bureau.
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