« Apocalypse pas: Voici pourquoi vous ne devriez pas vous inquiéter à propos de la fin des temps. »

Voici la question posée par le site web 2012apocalypse.net. « Super volcans ? Pestilences et maladies ? Astéroïdes ? Comètes ? Antéchrist ? Réchauffement climatique ? Guerre nucléaire ? » Les auteurs du site sont étonnamment ouverts quant à la cause de la catastrophe qui surviendra à 23h11 le 21 décembre de cette année. Mais ils ne doutent pas que cela se produira. Après tout, non seulement le calendrier maya du Long Compte prend fin ce jour-là, mais « le soleil sera aligné avec le centre de la Voie lactée pour la première fois depuis environ 26 000 ans ». Affaire classée : vendez vos biens et vivez au jour le jour. Lorsque le soleil se lèvera le 22 décembre, comme il le fera sûrement, ne vous attendez pas à des excuses ou même à des remises en question. Peu importe à quelle fréquence les prédictions apocalyptiques ne se réalisent pas, une autre arrive bientôt. Et les prophètes de l’apocalypse attirent toujours des disciples – des 100 000 millérites qui se sont réfugiés dans les collines en 1843 en attendant la fin du monde aux milliers de personnes qui ont cru en Harold Camping, le radiodiffuseur chrétien qui a prédit le dernier ravissement à la fois en 1994 et 2011. Les fanatiques religieux n’ont pas le monopole de la pensée apocalyptique. Considérez certaines des cataclysmes environnementaux que tant d’experts ont promis et qui étaient inévitables. L’économiste à succès Robert Heilbroner en 1974 : « Les perspectives pour l’homme, je crois, sont douloureuses, difficiles, peut-être désespérées, et l’espoir qui peut être aperçu pour ses perspectives d’avenir semble très mince en effet. » Ou l’écologiste à succès Paul Ehrlich en 1968 : « La bataille pour nourrir toute l’humanité est terminée. Dans les années 1970 [« et 1980″ a été ajouté dans une édition ultérieure], le monde connaîtra des famines – des centaines de millions de personnes mourront de faim malgré tous les plans d’urgence envisagés dès maintenant… rien ne peut empêcher une augmentation substantielle du taux de mortalité mondial. » Ou Jimmy Carter dans un discours télévisé en 1977 : « Nous pourrions épuiser toutes les réserves prouvées de pétrole dans le monde entier d’ici la fin de la prochaine décennie. » Les prédictions de famine mondiale et de fin du pétrole dans les années 1970 se sont avérées aussi fausses que les prévisions de fin du monde des prêtres millénaristes. Pourtant, il n’y a aucun signe que les experts deviennent plus prudents quant aux promesses apocalyptiques. Si quoi que ce soit, la rhétorique s’est intensifiée ces dernières années. Faisant écho aux adeptes du calendrier maya, le Bulletin des scientifiques atomiques a avancé d’une minute de plus son horloge de l’Apocalypse au début de l’année 2012, en commentant : « La communauté mondiale pourrait atteindre un point de non-retour dans les efforts visant à prévenir une catastrophe due aux changements atmosphériques de la Terre. » Au cours des cinq décennies qui ont suivi le succès de « Printemps silencieux » de Rachel Carson en 1962 et les quatre décennies qui ont suivi le succès de « Les limites de la croissance » du Club de Rome en 1972, les prophéties de malheur à grande échelle sont devenues routinières. En effet, nous semblons avoir de plus en plus soif de prédictions effrayantes, nous sommes maintenant, selon les mots de l’écrivain Gary Alexander, apocalyptomanes. Ces cinquante dernières années, nous avons été avertis d’explosions démographiques, de famines mondiales, de fléaux, de guerres de l’eau, d’épuisement de pétrole, de pénuries de minéraux, de baisse du taux de sperme, d’appauvrissement de la couche d’ozone, d’acidification des pluies, d’hivers nucléaires, de bogues de l’an 2000, d’épidémies de vache folle, d’abeilles tueuses, de poissons changeant de sexe, d’épidémies de cancers du cerveau causés par les téléphones portables, et de catastrophes climatiques.

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