En 2020, Huawei se battait pour sa survie en tant que fabricant de téléphones mobiles. Quelques mois auparavant, l’administration Trump avait frappé la société chinoise de sanctions paralysantes, la coupant des chaînes d’approvisionnement en semiconducteurs mondiales. Les sanctions ont empêché toute personne sans permis de fabriquer les puces conçues par Huawei, et la société peinait à se procurer de nouvelles puces pour lancer des téléphones plus avancés. En réponse, Huawei a décidé de parier son activité de puces et de téléphones mobiles de 67 milliards de dollars sur un accord risqué avec la Semiconductor Manufacturing International Corporation, une fonderie d’État connue pour son ambition de rattraper les principaux fabricants de puces mondiaux. SMIC annonçait qu’il avait trouvé un moyen de produire des puces plus avancées en utilisant du matériel obsolète. Il faudrait plus de temps que le fournisseur précédent de Huawei, la Taiwan Semiconductor Manufacturing Company, cela coûterait plus cher, et cela ne fonctionnerait peut-être pas. Mais c’était une chance. Huawei a contacté SMIC pour fabriquer un nouveau «système sur puce» de smartphone, codé Charlotte.
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