Des législateurs américains veulent utiliser un puissant outil de surveillance sur les immigrants et leurs familles.

Les Américains avec des proches à l’étranger qui espèrent visiter les États-Unis risquent bientôt d’être surveillés de plus près par leur propre gouvernement. Le soutien au Congrès pour des procédures de vérification intensifiées aux frontières américaines, qui soumettraient les immigrants et les visiteurs étrangers aux mêmes niveaux de scrutiny que les terroristes présumés et les espions, est en effet en train de croître. Un projet de loi présenté la semaine dernière par des membres du Comité sénatorial de renseignement (SSCI) et une législation à venir de son homologue de la Chambre des représentants visent tous les deux à élargir l’utilisation d’un programme clé de renseignement étranger – la section 702 – pour le contrôle et la vérification des visiteurs aux États-Unis. Le projet de loi de la Chambre, qui n’a pas encore été présenté, ciblerait également les demandeurs d’asile et ceux qui demandent des visas non immigrants et des cartes vertes, selon un mémo publié par le Comité de renseignement de la Chambre des représentants (HPSCI) le mois dernier. Dans une interview diffusée dimanche par CBS, le représentant républicain de l’Ohio et président de la HPSCI, Mike Turner, a déclaré avoir obtenu le soutien de son homologue démocrate, Jim Himes, pour faire avancer une législation qui inclurait les procédures de vérification renforcées. Le programme 702 permet au gouvernement de contraindre les entreprises américaines à intercepter les communications d’étrangers présumés se trouvant à l’étranger – même lorsqu’ils communiquent avec des personnes se trouvant aux États-Unis. Des milliards d’appels, de textos et d’emails sont ainsi interceptés dans le cadre du programme et consignés dans une base de données consultable par quatre agences de renseignement américaines, dont la Central Intelligence Agency (CIA) et le Federal Bureau of Investigation (FBI).