Deux affaires de la Cour suprême portant sur les limites que le Premier amendement impose aux responsables publics qui utilisent les médias sociaux semblaient perplexes les juges, mardi. Les arguments présentés dans les affaires O’Connor-Ratcliff c. Garnier et Lindke c. Freed ont mis en évidence une cacophonie de questions concernant des photos de chats, des conversations d’épicerie spontanées et une simple multitude de règles juridiques proposées – aucune desquelles ne semblait pouvoir fournir entièrement aux responsables publics ce qu’ils peuvent et ne peuvent pas faire en ligne. Les affaires impliquent des questions similaires. Dans O’Connor-Ratcliff, deux membres de conseil d’école en Californie ont bloqué deux personnes sur Facebook ou Twitter, avant d’être poursuivis pour cela. Dans Lindke, un directeur de ville dans le Michigan a bloqué un membre du public de sa page Facebook, et a été de même récompensé d’un procès. Ordinairement, bien sûr, une dispute sur la décision d’un utilisateur de média social de bloquer quelqu’un en ligne ne serait jamais portée devant les tribunaux fédéraux. Mais les règles du Premier amendement régissant les responsables publics sont très strictes, et elles n’autorisent presque jamais un responsable public à se livrer à une discrimination de point de vue. Ainsi, si un tel responsable bloque quelqu’un parce qu’il ou elle est en désaccord avec les opinions de cette personne ou ne veut pas que ces opinions apparaissent à côté de ses propres messages sur les médias sociaux, cela pose potentiellement de très sérieux problèmes constitutionnels. Cela étant dit, la question précise posée à la Cour suprême dans les affaires O’Connor-Ratcliff et Lindke ne porte pas sur le fait que ces responsables aient violé le Premier amendement. Au lieu de cela, les deux affaires traitent d’une question de seuil surprenamment difficile : les responsables publics agissaient-ils dans le cadre de leurs fonctions officielles en tant que responsables publics – ou, pour utiliser le langage juridique, étaient-ils engagés dans une « action d’État » – lorsqu’ils ont bloqué les plaignants offensés ? En règle générale, la Constitution ne contraint les responsables publics que lorsqu’ils exercent une autorité publique. Un officier de police en dehors de service peut par exemple dire à un ami qu’il rencontre dans un bar de « se taire », même si le Premier amendement interdirait à un policier de faire respecter la liberté d’expression d’un citoyen respectueux de la loi pendant qu’il est en service.
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