« La Double Vie d’un Monstre du Lac Américain »

« Alors que la nuit tranquille descendait sur la White River du Michigan, Kandace Griffin, étudiante en doctorat en pêche et faune sauvage à l’Université d’État du Michigan, se retrouvait en train de flotter sereinement sur son bateau de recherche au milieu de l’harmonie rythmique des mélodies du carouge à épaulettes et des croassements des grenouilles. Au milieu de cette symphonie de sons, des bips occasionnels émanant d’un petit haut-parleur signalaient qu’une des lamproies marines qu’elle avait marquées plus tôt naviguait sous les eaux sereines. Griffin fait partie d’un effort monumental, s’étendant sur plusieurs décennies, mené par les gouvernements canadien et américain, des chercheurs diligents et des pêcheries, visant à freiner la population de l’espèce de lamproie marine invasive de la région des Grands Lacs.

En dehors des quatre espèces de lamproies indigènes que l’on trouve dans les Grands Lacs, la lamproie marine est une étrangère qui a décidé de faire de ces eaux son terrain de jeu depuis l’océan Atlantique il y a près d’un siècle. Depuis, elle représente une menace grave pour les espèces de poissons indigènes.

Le matin du même jour, Griffin avait soigneusement sélectionné neuf lamproies marines dans un grand aquarium d’un laboratoire géré par la Commission des pêches des Grands Lacs. Ignorant leur sort, ces lamproies s’accrochaient à l’intérieur du réservoir avec leurs bouches semblables à des ventouses. Une fois hors de l’eau, manipuler ces lamproies nécessitait l’expertise précise de Griffin car elles commençaient à se tortiller farouchement jusqu’à ce qu’un anesthésique apaise leur agressivité les rendant aussi dociles que des « nouilles mouillées ». Avec une pointe de nostalgie et d’humour, elle a mentionné s’être exercée à ses compétences chirurgicales plus tôt sur des bananes. Elle a implanté de manière fluide à chacune des lamproies marines de minuscules traceurs de télémétrie acoustique à peu près de la taille de Tic Tacs et a terminé efficacement les sutures.

La vue d’une lamproie marine, avec sa peau tachetée de brun-jaune et sa ressemblance trompeuse avec les anguilles, peut facilement provoquer un sentiment de nausée chez les observateurs. Plus inquiétante encore est sa bouche sans mâchoire qui apparaît comme une ventouse entourée de dents tranchantes et une langue parsemée de plus de dents au centre, lui donnant un aspect vampirique effrayant. C’est ainsi que la lamproie marine se fixe à sa proie, draine le sang et inflige des blessures mortelles ou finit par tuer des poissons sans méfiance. »

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