La folie des scarabées : Comment les insectes inspirent la prochaine génération d’aviateurs robotiques.

Le scarabée rhinocéros se révèle être une source improbable d’inspiration en génie pour de minuscules robots volants capables de plier leurs ailes au repos ou après une collision. Les insectes déploient et rétractent leurs ailes postérieures de manière passive, sans nécessiter d’activité musculaire, ce qui constitue un casse-tête pour les chercheurs. Alors que leurs élytres renforcés sont activement actionnés par leurs propres muscles, peu d’informations étaient disponibles sur la façon dont l’insecte déploie et rétracte ses ailes postérieures délicates et membraneuses. Les chercheurs ont avancé que les muscles guident leur mouvement, mais peu de preuves expérimentales ont été trouvées pour appuyer cette idée. Les coléoptères offrent l’un des mécanismes d’aile les plus complexes parmi les insectes volants. Par exemple, les scarabées rhinocéros ouvrent leurs ailes en libérant simultanément les élytres avec un relâchement partiel des ailes postérieures à leur base. Lorsque la créature commence à battre des ailes, les bases des ailes postérieures se soulèvent et se déplient comme de l’origami. En analysant des films en haute vitesse de scarabées rhinocéros battant des ailes et en construisant un robot volant similaire, Hoang-Vu Phan, un chercheur postdoctoral à l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL) en Suisse, a cherché à élucider comment le scarabée rhinocéros alimente le processus. Dans un article publié dans la revue Nature aujourd’hui, les auteurs ont démontré que les scarabées rhinocéros peuvent facilement déployer leurs ailes postérieures sans activité musculaire. « Nous montrons que l’ouverture des élytres déclenche une libération partielle semblable à un ressort des ailes postérieures du corps, permettant la marge de manoeuvre nécessaire au mouvement de battement subséquent qui amène les ailes postérieures en position de vol », ont-ils déclaré.