Le maire de Londres entre dans l’Univers cinématographique de la connerie

C’est un mardi matin gris ardoise de janvier, et Sadiq Khan traverse le marché de Camden suivi par une caravane d’officiels, d’attachés de presse et par la imposante présence de son unité de protection de la Metropolitan Police. Le maire de Londres est animé d’une énergie affairée, les manches retroussées, un air de PDG. Agé de 53 ans, il est petit — célèbrement ainsi — mais élégamment mince, bien habillé mais sans cravate d’une manière abordable. Lorsqu’il s’arrête devant une rangée de machines à griffes dans une salle d’arcade pour répondre aux questions des médias locaux, il répond rapidement, en phrases complètes — de manière professionnelle et raisonnable — en laissant tomber ses « t » et ses « g » d’une manière qui était autrefois une affectation populaire des politiciens britanniques mais qui dans le cas de Khan est authentiquement sud-londonien. En contraste avec le côté chaotique de la classe supérieure de son prédécesseur à City Hall, Boris Johnson, Khan est comme un retour en arrière : un politicien de l’ère de Tony Blair. Mais les questions montrent à quel point les choses ont changé. Les sujets sont un mélange déconcertant de l’hyperlocal et du géopolitique : Peut-il commenter un accident mortel de bus à Victoria ? Comment aidera-t-il les petites entreprises à traverser la crise du coût de la vie ? Une entreprise de transport « chinoise » devrait-elle être autorisée à gérer la ligne Elizabeth ? Quel est son point de vue sur le bombardement d’Israël sur Gaza ? Cet article apparaît dans le numéro de mai/juin 2024 au Royaume-Uni. Abonnez-vous à WIRED. Khan reste une heure, échangeant des banalités affables avec les commerçants et collègues — sur la nourriture végane, les disques vinyles, les chiens — et enregistrant une vidéo pour annoncer une nouvelle politique de financement des petites entreprises. C’est une étape de routine ; banale, même. Les plaisanteries de Khan avec les designers de bijoux et les propriétaires de stands de disques ont un air scénarisé, les douces fictions de la petite politique. C’est un contraste frappant avec le Sadiq Khan discuté sur les réseaux sociaux et sur les chaines de droite infusées de conspiration qui dominent la couverture politique au Royaume-Uni.

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