Le procureur de Manhattan veut savoir pourquoi YouTube pousse des tutoriels de ‘fantômes d’armes’ aux enfants.

Alvin Bragg, le procureur du district de Manhattan, souhaite rencontrer le PDG de YouTube, Neal Mohan, pour discuter de la raison pour laquelle le site permet la publication de vidéos sur la fabrication de « ghost guns » et pourquoi son algorithme les recommande à des spectateurs mineurs qui regardent du contenu de jeux vidéo. Les ghost guns sont des armes à feu assemblées à l’aide de pièces imprimées en 3D ou de composants achetés sous forme de kits. Cela signifie qu’elles n’ont pas de numéros de série, ce qui les rend presque impossibles à tracer, et qu’elles ne nécessitent aucune vérification des antécédents pour être acquises. Dans une lettre envoyée à Mohan (PDF) demandant une réunion, Bragg a fait référence à une étude menée par le Tech Transparency Project en 2023, où il a créé quatre comptes YouTube de test en leur attribuant les profils de garçons de 14 ans et 9 ans. Apparemment, après avoir visionné au moins 100 vidéos de jeux, l’algorithme de YouTube a commencé à leur recommander des vidéos d’instructions sur la fabrication de ghost guns. Peu importe s’ils avaient uniquement regardé, par exemple, des vidéos de gameplay de Call of Duty et n’avaient jamais interagi avec un contenu présentant de vraies armes à feu. YouTube continuait à leur recommander du contenu sur de vraies armes à feu, ainsi que d’autres vidéos liées à la violence, telles que des fusillades dans des écoles et des tueurs en série, même s’ils étaient censés être des mineurs. Bragg a également attiré l’attention de YouTube sur le fait qu’il n’existe aucun moyen pour les tuteurs de désactiver les recommandations du site dans les contrôles parentaux. Beaucoup de jeunes individus faisant l’objet d’une enquête pour possession d’armes à feu à New York ont déclaré avoir appris à fabriquer des ghost guns sur YouTube, a écrit Bragg. Bien que le site supprime ces vidéos lorsqu’elles sont signalées par des groupes de sécurité des armes à feu, le procureur a déclaré que YouTube devrait être plus proactif dans leur suppression, s’assurer qu’elles soient bloquées pour être téléchargées à l’avenir et fournir aux spectateurs un moyen de désactiver les recommandations. Surtout que le site a une politique qui interdit le téléchargement de vidéos visant à vendre des armes à feu ou à instruire les spectateurs sur la manière de les fabriquer. YouTube a déclaré au New York Daily News dans un communiqué qu’il examinera attentivement les vidéos que le procureur de Manhattan partagera avec l’entreprise et qu’il reste engagé à « supprimer tout contenu violant [ses] politiques ».

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