Le télescope de l’horizon des événements capture une nouvelle image époustouflante du trou noir de la Voie lactée.

Les physiciens sont confiants depuis les années 1980 qu’il existe un trou noir supermassif au centre de la galaxie de la Voie Lactée, similaire à ceux que l’on pense être au centre de la plupart des galaxies spirales et elliptiques. Il a depuis été surnommé Sagittarius A* (prononcé A-star), ou SgrA* pour faire court. Le Télescope de l’Horizon des Événements (EHT) a capturé la première image de SgrA* il y a deux ans. Maintenant, la collaboration a révélé une nouvelle image polarisée (ci-dessus) mettant en valeur les champs magnétiques tourbillonnants du trou noir. Les détails techniques figurent dans deux nouveaux articles publiés dans The Astrophysical Journal Letters. « La nouvelle image de Sgr A* par rapport à l’ancienne montre les avantages d’utiliser un pinceau plutôt qu’un crayon », a déclaré le cosmologiste de l’Université de Maynooth, Peter Coles, sur BlueSky. La nouvelle image est également frappante similaire à une autre image polarisée de l’EHT d’un trou noir supermassif plus grand, M87*, donc cela pourrait être quelque chose que tous ces trous noirs partagent. La seule façon de « voir » un trou noir est d’imager l’ombre créée par la lumière lorsqu’elle se plie en réponse au puissant champ gravitationnel de l’objet. Comme l’a rapporté John Timmer d’Ars Science en 2019, l’EHT n’est pas un télescope au sens traditionnel. Au lieu de cela, c’est une collection de télescopes dispersés autour du globe. L’EHT est créé par interférométrie, qui utilise la lumière dans le régime des micro-ondes du spectre électromagnétique capturée à différents endroits. Ces images enregistrées sont combinées et traitées pour construire une image avec une résolution similaire à celle d’un télescope de la taille des endroits les plus éloignés. L’interférométrie a été utilisée dans des installations comme ALMA (le Réseau Millimétrique/submillimétrique de l’Atacama) dans le nord du Chili, où les télescopes peuvent être répartis sur 16 km de désert. En théorie, il n’y a pas de limite supérieure à la taille du réseau, mais pour déterminer quels photons ont été émis simultanément à la source, vous avez besoin d’informations de localisation et de synchronisation très précises sur chacun des sites. Et vous devez quand même rassembler suffisamment de photons pour voir quoi que ce soit. Ainsi, des horloges atomiques ont été installées dans de nombreux endroits, et des mesures GPS exactes ont été élaborées au fil du temps. Pour l’EHT, la grande surface de collecte de l’ALMA, combinée au choix d’une longueur d’onde dans laquelle les trous noirs supermassifs sont très lumineux, a assuré suffisamment de photons. En 2019, l’EHT a annoncé la première image directe prise d’un trou noir au centre d’une galaxie elliptique, Messier 87, située dans la constellation de la Vierge à environ 55 millions d’années-lumière. Cette image aurait été impossible il y a simplement une génération, et elle a été rendue possible par des percées technologiques, de nouveaux algorithmes innovants et (bien sûr) en connectant plusieurs des meilleures observatoires radio du monde. L’image a confirmé que l’objet au centre de M87* est bel et bien un trou noir.

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