Les principales histoires de technologie de 2023 mettent en lumière des changements fondamentaux dans la culture et la géopolitique, ainsi que dans la technologie elle-même : il est clair que l’intelligence générative aura un impact sur tous les aspects de la technologie et de la société, tandis que les tensions géopolitiques déclenchent des attaques de cybersécurité à l’échelle mondiale. L’inquiétude générale quant à la domination des grandes entreprises de technologie pousse en outre les régulateurs à durcir leurs position en matière de pratiques commerciales monopolistiques et de fusions de plusieurs milliards de dollars. Le renvoi de Sam Altman en tant que PDG d’OpenAI, qui a lancé l’ère moderne de l’intelligence générative avec ChatGPT un an plus tôt, a été le choc de l’industrie des technologies de l’année. Après que le conseil d’administration ait émis une mystérieuse déclaration le 17 novembre indiquant qu’il avait renvoyé Altman pour ne pas avoir été «consistant en termes de franchise», Microsoft a annoncé qu’il allait embaucher Altman et tout autre employé d’OpenAI souhaitant le suivre vers la sortie – ce qui s’est avéré presque tous. OpenAI a fait marche arrière et a réembauché Altman. Quand la poussière s’est dissipée, l’histoire est devenue plus claire : le conseil d’administration d’OpenAI a estimé que Altman, sous la pression des investisseurs et du besoin de payer une grande quantité de puissance de calcul, allait trop vite pour mettre des produits sur le marché, mettant ainsi en danger la mission originale de la société de créer des systèmes d’IA sûrs. Altman est maintenant de retour à la tête d’OpenAI avec un conseil d’administration presque entièrement nouveau, mettant en lumière une vieille histoire : les soucis commerciaux et la course pour être à la pointe du progrès passent outre les tentatives de freiner le développement de toute technologie. Le ministère de la Justice des États-Unis (DOJ) a ouvert son procès antitrust contre Google en septembre, accusant le géant de l’internet de maintenir illégalement un monopole sur les recherches par le biais d’accords qui font de lui le moteur de recherche par défaut sur une variété d’appareils, principalement d’Apple. Il s’agit du plus grand procès antitrust de l’industrie des technologies depuis les années 1990, lorsque le DOJ a poursuivi Microsoft pour avoir illégalement intégré Internet Explorer à Windows. Ironiquement, le PDG de Microsoft, Satya Nadella, a été un témoin majeur de la poursuite cette fois-ci, mettant en garde contre les profits du monopole de Google qui pourraient bloquer les éditeurs à mesure que l’IA arrivera dans les recherches. Dans un contexte de plus en plus d’inquiétude publique quant à la domination des grandes entreprises de technologie, ce n’est qu’un des nombreux cas en cours – y compris la poursuite antitrust du FTC des États-Unis contre les activités de commerce électronique d’Amazon, lancée en septembre, et un autre procès antitrust des États-Unis contre Google, axé sur la publicité, qui sera jugé en 2024 – qui pourrait remodeler le marché de la technologie alors que les régulateurs montrent une vigueur renouvelée dans leur tentative de repousser les pratiques anticoncurrentielles.
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