Le lézard Podarcis muralis nigriventris ne grandit peut-être pas jusqu’à une taille monstrueuse pour tout écraser sur son passage, mais l’évolution a transformé ce lézard en une sorte d’Incroyable Hulk – peau verte incluse. P. nigriventris ressemble un peu au super-héros imposant de Marvel lorsqu’on le compare à d’autres souches de lézards des murs communs (Podarcis muralis). Alors que la version commune a tendance à être relativement petite et de couleur brun verdâtre, la sous-espèce nigriventris, trouvée dans le centre de l’Italie, est visuellement impressionnante en raison de sa peau plus verte avec des marques noires, sa plus grande taille et son agressivité accrue. Une équipe de biologistes évolutionnistes dirigée par Nathalie Feiner de l’Université de Lund en Suède a décidé de découvrir quels gènes contribuaient à rendre P. nigriventris aussi Hulk. Comme de nombreux humains de fiction dotés de super pouvoirs (mais contrairement à Hulk le mutant), ce lézard est un hybride. Bien que les lézards des murs communs soient présents de la péninsule ibérique jusqu’à l’Asie Mineure, les chercheurs se sont concentrés sur les lézards des populations du centre de l’Italie (souche IT) et des Alpes du Sud (souche SA). Ces lignées ont probablement divergé d’un ancêtre commun il y a entre 5 et 6 millions d’années, puis ont commencé à s’hybrider – des individus des différentes lignées se sont accouplés pour donner naissance à des descendants hybrides. P. nigriventris est apparu comme une sous-espèce de la souche IT. Cependant, certaines de ses caractéristiques ont été transmises de la souche SA. Cela s’appelle l’introgression, qui se produit lorsque des informations génétiques sont transférées d’une lignée ou d’une espèce à une autre à la suite de l’hybridation. Les traits sur lesquels les chercheurs se sont concentrés étaient la coloration du dos et de l’estomac, les taches bleues latérales, la masse corporelle et la longueur de la tête. Etant donné que les traits de P. nigriventris ont été transférés à la souche SA par introgression, il peut être difficile de déterminer ce qui est réellement ancestral. On a d’abord pensé que les femelles préféraient les caractéristiques de P. nigriventris chez les mâles, ce qui augmentait leurs chances de trouver un partenaire. Cependant, certaines de ces caractéristiques ont ensuite été observées chez les femelles, donc ces traits ne sont pas exclusifs aux mâles qui rivalisent pour attirer les femelles.
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