‘Un grand changement évolutif est lié à beaucoup de petites différences’

La version de l’évolution proposée par Charles Darwin se concentrait sur des changements lents et progressifs qui ne se construisent que graduellement pour aboutir à des différences entre les espèces. Cependant, cela n’exclut pas la possibilité de changements soudains et dramatiques. En effet, certaines différences rendent difficile de comprendre à quoi ressemblerait un état de transition, suggérant qu’un grand saut pourrait être nécessaire. Une nouvelle étude se penche sur une transition majeure : le passage de la ponte d’œufs à la viviparité chez un ensemble d’espèces d’escargots apparentées. En séquençant les génomes de plusieurs escargots, les chercheurs ont identifié les modifications de l’ADN associées à la ponte d’œufs. Il s’avère qu’un grand nombre de gènes sont impliqués dans ce changement malgré sa nature spectaculaire. Les escargots en question font partie d’un genre appelé Littorina, qui est largement répandu dans l’Atlantique Nord. Beaucoup de ces espèces pondent des œufs, mais certaines d’entre elles sont passées à la viviparité. Chez ces espèces, un organe qui recouvre les œufs d’une gelée riche en protéines chez d’autres espèces fait office d’incubateur, permettant aux œufs de se développer jusqu’à ce que de jeunes escargots puissent sortir de leur coquille parentale. On pense que cela constitue un avantage pour les animaux qui seraient sinon obligés de pondre des œufs dans des environnements défavorables à leur survie. Les espèces qui pondent des œufs sont si similaires à leurs proches parents qu’elles sont parfois considérées comme de simples variantes d’espèces qui pondent des œufs. Tout cela suggère que la viviparité s’est développée relativement récemment, ce qui nous offre une bonne opportunité pour comprendre les changements génétiques qui l’ont rendue possible. Ainsi, une grande équipe internationale de chercheurs a séquencé les génomes de plus de 100 escargots individuels, à la fois des espèces qui pondent des œufs et des espèces vivipares. Les données obtenues ont été utilisées pour analyser des éléments tels que les liens de parenté entre les différentes espèces et les changements génétiques associés à la viviparité.

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