« Un grand soutien aux objectifs de l’Europe en matière de changement climatique »

L’année 2023 a été une grande année pour les actualités climatiques, allant de la chaleur record aux dirigeants mondiaux appelant enfin à une transition loin des énergies fossiles. Dans une étape moins connue, c’était également l’année où l’Union européenne a lancé en douceur une nouvelle initiative ambitieuse qui pourrait donner un coup d’accélérateur à ses politiques climatiques. Nichée dans un langage obscur parsemé de nombreux « de ceci », « attendu que » et « ayant égard à », se trouve une politique qui pourrait non seulement aider à financer l’engagement de l’Union européenne à devenir le premier continent neutre en carbone au monde, mais aussi pousser les industries du monde entier à réduire leurs émissions de carbone. Il s’agit de l’établissement d’un prix du carbone qui obligera de nombreuses industries lourdes à payer pour chaque tonne de dioxyde de carbone, ou les équivalents en émissions d’autres gaz à effet de serre, qu’elles émettent. Mais ce qui rend cette redevance révolutionnaire, c’est qu’elle s’appliquera aux émissions qui ne se produisent pas sur le sol européen. L’UE met déjà un prix sur bon nombre des émissions créées par les entreprises européennes ; désormais, par le biais du nouveau Mécanisme d’Ajustement Carbone aux Frontières, ou MACF, le bloc facturera aux entreprises importatrices des produits ciblés – ciment, aluminium, électricité, engrais, hydrogène, fer et acier – dans l’UE, peu importe où dans le monde ces produits sont fabriqués. Ces industries sont souvent de grandes sources têtues d’émissions de gaz à effet de serre, et les combattre est essentiel dans la lutte contre le changement climatique, explique Aaron Cosbey, économiste à l’Institut international du développement durable, un groupe de réflexion environnemental. Si ces entreprises veulent continuer à faire des affaires avec des entreprises européennes, elles devront se nettoyer ou payer une redevance. Cela crée une incitation pour les entreprises du monde entier à réduire leurs émissions. Dans la première phase du MACF, qui a débuté en octobre 2023, les entreprises importatrices de ces matériaux dans l’UE doivent rendre compte des émissions de gaz à effet de serre impliquées dans la fabrication des produits. À partir de 2026, elles devront payer un tarif.

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