« Est-ce que l’altruisme efficace peut rester efficace? »

Le week-end dernier, j’ai assisté à la dernière conférence mondiale sur l’Altruisme Efficace, qui s’est tenue dans la région de la Baie, là où je vis. Ces événements me font toujours réfléchir à deux choses : comment faire du bien de manière efficace dans le monde — la directive première de l’AE — et la culture et l’histoire du mouvement de l’AE lui-même. Voici un casse-tête sur lequel j’ai réfléchi ce week-end : Que devriez-vous dire à quelqu’un qui demande, comme le font souvent les jeunes que je rencontre lors des événements AE, ce qu’ils peuvent faire pour contribuer au mieux à rendre le monde meilleur ? Il y a beaucoup de conseils évidents : les orienter vers un problème important où il y a un travail concret permettant un développement professionnel, réfléchir à quels problèmes sont négligés, etc. Mais aujourd’hui, je veux mettre en lumière un conseil non évident : Le meilleur conseil que vous puissiez donner sur la manière d’améliorer le monde dépend plus que vous ne le pensez du nombre de personnes qui écouteront effectivement le conseil. Il peut être une excellente idée de conseiller à une douzaine de personnes de postuler pour un emploi particulièrement critique impliquant un travail politique important. Mais conseiller à mille personnes de postuler toutes pour cet emploi revient simplement à en préparer la plupart à l’échec. Il existe des organismes de bienfaisance incroyablement impactants qui font un travail remarquable, et ils peuvent absorber beaucoup de financements. Mais si tous les lecteurs de Vox faisaient un don, nous inonderions les organismes de bienfaisance de plus d’argent qu’ils ne peuvent dépenser de manière responsable — transformant ainsi un organisme de bienfaisance efficace en un moins efficace. Lorsque j’étais à la fac il y a une décennie, le mouvement AE naissant commençait tout juste à parler de son travail sur cette question précisément. La réponse la plus commune à laquelle j’ai été confronté était : « Eh bien, si tout le monde faisait cela, cela se passerait vraiment mal ».