« Spotify est en colère contre le gouvernement français et le fait payer aux utilisateurs. »

Spotify a déclaré jeudi qu’il augmentera ses prix d’abonnement en France en réponse à une nouvelle taxe conçue pour soutenir l’industrie musicale nationale. La société a écrit une lettre ouverte dénonçant la taxe, que le gouvernement français a adoptée à la fin de 2023. Le service de streaming n’a pas encore précisé de combien sera la hausse des prix, si ce n’est en taquinant: « Les utilisateurs français paieront désormais les abonnements les plus élevés de l’Union européenne. » La taxe CNM de la France impose une redevance sur les services musicaux qui génèrent plus de 20 millions d’euros (21,9 millions de dollars) dans le pays: Spotify, Apple Music et Deezer. (Apple Music et Deezer se sont opposés à la taxe mais n’ont pas annoncé de hausses de prix similaires.) Les entreprises paient la nouvelle charge de 1,2 % sur toutes les recettes de streaming générées dans le pays. Les entreprises de médias sociaux qui délivrent des licences musicales, y compris TikTok et Facebook, sont également soumises à la taxe. Les frais seront versés au Centre National de la Musique (CNM) du pays, une institution publique soutenant et promouvant l’industrie musicale française. La première réaction de Spotify en décembre a été de retirer son soutien financier des festivals de musique français Francofolies de la Rochelle et Printemps de Bourges. La société a menacé de retirer ses services de l’Uruguay lorsqu’une taxe similaire y a été annoncée, mais a finalement reculé lorsque le gouvernement uruguayen a déclaré que les services de streaming n’auraient pas à couvrir les coûts. Spotify n’a pas proféré de menaces similaires de quitter la France, probablement parce que le pays est beaucoup plus crucial pour son résultat net. Au lieu de cela, elle mène une campagne de pression publique, faisant passer la taxe pour un détournement d’argent gouvernemental inutile qui ne finance qu’en partie l’industrie musicale. « Cette taxe générera environ 15 millions d’euros, alors que le budget administratif de CNM (frais de bureau, personnel, dépenses en capital, veille médiatique ou formation professionnelle, etc.) est de 20,2 millions d’euros, » a écrit la société dans la lettre publique. « Notre préoccupation est que moins de la moitié de son budget total de 146,9 millions d’euros sera effectivement destinée à aider concrètement la musique. »

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